Influence du genre sur l’ouverture et la pluralité de la structure de propriété Une étude quantitative sur des PME de moins de 10 ans
Vol. 38 No. 1 (2025): Risque, comportement entrepreneurial et financement des entrepreneures : pour une déconstruction des mythes liés au genre
Résumé
Cet article interroge l’influence du genre du propriétaire-dirigeant sur la structure de propriété des PME en tenant compte du biais sectoriel lié à la sous-représentation des femmes dans certains secteurs fréquemment sous-capitalisés. Notre recherche quantitative sur 20 162 PME françaises et 69 896 observations entreprise-année montre que les 16 % de PME dirigées et possédées majoritairement par des femmes sont caractérisées par une structure de propriété plus ouverte, mais par une pluralité réduite d'actionnaires. Grâce à l’utilisation de méthodes d’appariement, nous proposons une contribution au champ de la PME en distinguant l’effet direct du genre sur la structure de propriété et de son effet indirect lié au fait que les femmes tendent à être surreprésentées dans certaines activités à faible intensité capitalistique. Plusieurs directions de recherches futures se dégagent : (1) la plus grande ouverture de la structure de propriété des femmes dirigeantes propriétaires par la recherche de partenaires pour conforter et légitimer l’entreprise ; (2) la pluralité d’actionnaires réduite pourrait se comprendre par la manière différente de « faire réseau » des entrepreneures. Ces-dernières privilégient des liens moins variés mais plus forts. Cela ouvre la voie à d’autres études pour appréhender des formes de capitalisme au féminin.
Mots clés
PME, genre, financement, structure de propriété, pluralité de structure actionnariale.